Echanges avec l’assistante de langue : La loi 2292 en Colombie va aider les femmes, mères de famille, incarcérées pour des délits mineurs.

, par Karyne Florid Gasparini

Avec l’assistante d’espagnol colombienne, Valentina Rodriguez, nous avons pu échanger en classe, sur l’adoption de la loi 2292 en Colombie signée par le président
socialiste récemment élu, Gustavo Petro.

L’assistante a présenté, en cours de première, le projet aux élèves de façon très contextualisée, afin que les lycéens puissent comprendre les enjeux sociaux et politiques autour de la question de genre d’une telle loi, dans un pays en prise avec le trafic de drogue hérité d’un système ultra libéral et machiste depuis des dizaines d’années.

Ce système affecte en premier lieu les femmes en situation de précarité qui ont recours à cette économie parallèle pour subvenir aux besoins de leur famille.

Cette loi 2292 permet une commutation de peine pour 5 000 femmes incarcérées pour des délits mineurs, en travaux d’intérêt publics. L’objectif étant que ces mères célibataires puissent s’occuper de leurs enfants, livrés à eux-mêmes au-delà de l’âge de 3 ans, lorsqu’elles sont incarcérées.
Les élèves ont pu réaliser à quel point ce texte permet de rompre avec la spirale infernale du trafic de drogue et de l’impact qu’il peut avoir sur les plus jeunes abandonnés dans la rue.
En effet, souvent les femmes élèvent leurs enfants seules à la suite de la démission des pères, pratique courante en Amérique Latine.

Comme l’a souligné Valentina, cette loi représente un progrès social important qui rompt avec une politique ultra sécuritaire de l’ex-gouvernement, plus soucieux de reproduire un système violent que de trouver des alternatives en faveur des femmes
en situation de précarité et de l’éducation des plus jeunes abandonnés à leur sort dans la rue et à son trafic.

Comme supports, nous avons visionné un documentaire de Francia 24 horas, et nous avons commenté ensemble un article de presse du journal espagnol El País « Vaciar las cárceles de madres pobres ».

L’apport de l’assistante a été fondamental car elle seule était capable d’expliquer, avec une précision et une authenticité indispensable le contexte social, politique et économique du pays pour mettre en évidence les articulations autour d’une structure patriarcale : narcotrafic et carence des pères.

La problématique de genre a été au coeur de nos échanges à savoir comment et pourquoi les femmes dans leur rôle de mère peuvent faire bouger les lignes à condition que la société contrôlée par le narcotrafic en Colombie soit remise en question et que des nouvelles politiques permettent une ouverture de progrès social.

Le tout incarcération des femmes pour des délits mineurs, ne peut avoir que des répercussions néfastes sur les plus jeunes livrés à eux-mêmes et la société en général. L’adoption de cette loi en mars 2023 permet l’ouverture d’un espace vital pour les femmes et leurs enfants en Colombie en attendant que la structure patriarcale lâche prise.

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